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Analyste:
Sophie Roughol Purcarete prend le spectateur dans ses filets jusqu'à lui révéler qu'il est aussi un élément de sa mise en scène: un homme du XXIe siècle regardant des chanteurs jouant le rôle de castrats... jouant eux-mêmes, les rôles d’Artaserse. Compréhension intime d'un genre: l'accumulation de conventions n'est plus un frein, elle est le socle du bel canto qui rend proches et transfigure les personnages. Philippe Jaroussky (Artaserse) et Franco Fagioli (Arbace), dans le même costume immaculé et précieux, quittent leurs défroques d'amis pour endosser le port souverain de vedettes rivalisant de virtuosité. Une direction d'acteurs magistrale sublime les prises de risques, entre sauts de registres, trilles et messa di voce liquéfiants. Pour le coordonner, le chef Diego Fasolis danse, sculpte masses et phrasés, dans une jubilation partagée par un Concerto Köln survolté. Seul petit regret: l’absence de toute notice. |
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