Texte paru dans: / Appeared in:
Erato 2564632323 |
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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste:
Vincent Borel Couverte de prix, encore récemment acclamée jusqu'au délire à Versailles, cette production est celle de la création à l'Opéra de Nancy, en novembre 2012, avec son exceptionnel cast de contre‑ténors. La réalisation de Louise Narboni permet de mieux pénétrer la mise en scène pirandellienne de Silviu Purcarete qui pratique les mises en abyme chères au meilleur Martinoty tout en affectionnant la fascination pour le vide d'un Sivadier. Pas de rideau, les maquillages et les costumes s'effectuent à vue dans un décor palladien tandis que la tournette d'un labyrinthe médiéval recueille les émois héroiques. Dans cette heroic fantasy revue par une sorte de John Galliano emplumé, la caméra suit Jaroussky et Cencic au plus près. Elle surligne la grandeur et le ridicule de ces clowns tristes que furent les castrats et que la scénographie pointe constamment. Valer Barna Sabadus et Uyriy Mynenko jouent à plein l'androgynie vocale. Dans la fosse, Diego Fasolis et le Concerto Kôln révèlent, sans s'essouffler, les subtilités de l'écriture napolitaine. On se procurera aussi ce DVD pour garder en mémoire l'instant rare qu'est la naissance d'une star, en l'occurrence l'Argentin Franco Fagioli révélé lors de la production nancéenne. Son rôle d'Arbace, doté d'un nombre inhumain d'arias, réclame un timbre aux graves sûrs et aux aigus époustouflants. Clin d'oeil à ce rôle où brillèrent Carestini et Farinelli, Purcarete lui tresse un festival de gags pyrotechniques pour un final de premier acte qui est le sommet de la partition. Seule critique concernant ce DVD : l'éditeur, particulièrement pingre, n'offre ni notice ni livret. On pouvait s'attendre à plus d'attentions pour une oeuvre et une production qui font déjà date dans l'histoire de l'opéra baroque. Fermer la fenêtre/Close window | |
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