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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Jean‑Noël
Coucoureux L’imprévisibilité
de l'écriture de Carl Philipp Emanuel Bach, expression de sa profonde
sensibilité et de sa créativité débridée, semble particulièrement inspirer
Ophélie Gaillard et l'Orchestre Pulcinella, lesquels nous offrent des
lectures contrastées et vibrionnantes. Les allegros des deux
Concertos pour violoncelle se déploient sur des tempos alertes, sans
jamais émousser la netteté des arêtes rythmiques. Ce faisant, cette lecture
se rapproche de l'esprit de celle de Peter Bruns et l'Akademie für Alte
Musik Berlin (HM) avec cependant un tissu orchestral moins bariolé. Ophélie
Gaillard nous surprend en permanence par ses attaques tranchantes et la
générosité de son engagement mais également par sa capacité à créer dans les
mouvements lents une subtile alchimie sonore, la sonorité soyeuse du
violoncelle fusionnant avec les cordes et le continuo feutré du pianoforte.
Moins élégiaque que Bylsma (Virgin), son jeu altier sans afféterie crée une
atmosphère méditative, nimbée d'un voile poétique du plus bel effet.
Résolument placée sous le signe de l'âpreté, l'interprétation de la
Symphonie Wq. 182 n°5
ne ménage pas l'auditeur. Les allegrettos frôlent la limite de
l'outrance par leur violence rythmique compensée par le raffinement des
nuances et des textures sonores, ingrédients que l'on retrouve dans un
Larghetto délicatement éclairé par les timbres mordorés du pianoforte.
Le programme se referme sur la Sonate en trio « Sanguineus &
Melancholicus » qui permet aux musiciens d'exalter l'instabilité de cet
étrange monde musical et de mettre en lumière les franches oppositions entre
les pupitres, singulièrement dans un Allegro final proche de
l'improvisation, énergique et facétieux. | |
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