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Analyste: Philippe Ramin On connaît au disque davantage François Lazarevitch pour son travail remarquable autour des répertoires traditionnels et de ses liens avec la musique savante à travers les siècles. Virtuose des cornemuses, dont il parvient à infléchir le son avec une élégance toute vocale, il est aussi un maître du traverso. Pour les sonates que Bach destinait à cet instrument, il s'est entouré de quelques‑uns des interprètes les plus charismatiques et imaginatifs et de la nouvelle génération du baroque parisien. Sa lecture est nourrie d'une approche particulière des concepts d'inégalité et de construction du phrasé. Peu d'instrumentistes ont cette souplesse et cette éloquence dans le traitement expressif du rythme. Il adjoint la viole dans la Sonate en mi majeur, la viole et l'archiluth dans la Mi mineur : un décorum agréable, mais qui prend le risque de masquer la tension et la subtilité du contrepoint dans les mouvements initiaux. Lucile Boulanger adapte son jeu avec une maîtrise remarquable et un sens du contrepoint (justement) qui rend pleinement justice à la merveilleuse Sicilienne (Mi majeur) et à l'énergie des mouvements rapides. On reste impressionné par l'organisation des idées du flûtiste. Il n'en a pas dix à la minute, mais simplement la bonne, présentée avec l'autorité que permet l'anticipation du discours, de sa couleur et de son juste poids. Pas tout à fait sur la même longueur d'onde, Jean Rondeau joue un clavecin de type allemand dont il sait tirer le meilleur parti sonore. La version de la Partita pour flûte seule est à la fois pleine de rigueur et de vie. Lazarevitch y fait régner une ferveur sincère qui force l'admiration.
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