Texte paru dans: / Appeared in:
|
|
Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Jérémie Bigorie Nous avons quitté la soprano italienne conquis par son récital Vivaldi, mais décontenancé par le dernier album d’Antonio Florio, tous deux parus chez Glossa. Nous les retrouvons ensemble sur les traces du parcours napolitain (sans Hasse ni Haendel) de la grande rivale de Francesca Cuzzoni, j’ai nommé Faustina Bordoni, qui inaugure une collection intitulée « Sirene », dont la thématique s’attache aux voyages musicaux des chanteurs célèbres. La déception, hélas, est au rendez-vous de ce premier volume. Même en faisant preuve de bonne volonté, nous ne parvenons pas à associer la voix légère et fluette de Roberta Invernizzi à celle de la Bordoni. Difficile aussi de faire abstraction de l’enregistrement de Vivica Genaux (mezzo, rappelons-le) qui s’était avisé d’en raviver — superbement — le souvenir il y a peu (« A Tribute to Faustina Bordoni »/DHM). L’impression générale est celle d’un manque de substance de la matière musicale, émasculée par un ensemble instrumental réduit à la portion congrue. Les Sinfonias présentées en guise d’intermède avancent, raides, sans teneur dramatique. Roberta Invernizzi, elle, peut compter sur son intelligence du texte, qui nous vaut de fleuris da capos, la ductilité de sa ligne, mais elle peine à porter sur ses épaules ce programme de plus d’une heure. L’ennui s’installe subrepticement dès les premières plages. La voix? Assise sur un souffle court, enclin à une déperdition hâtive, une palette de couleurs trop restreinte ; la technique ? Des trilles réduits à d’inexpressifs tremolos engorgés (« Raggio amico di sperenza » de Porpora), un manque de sensualité des vocalises. La suite de la collection, espérons, fera oublier ce faux pas initial. | |
|
|
|
|
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD |