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Outil de traduction (Très approximatif) |
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Analyste:
Luca Dupont‑Spirio Sans renoncer aux oeuvres célèbres du répertoire européen (le Dixit Dominus de Handel, cf. no 653) ni au patrimoine médiéval (« Le Livre Vermeil de Monserrat », autre parution récente, cf no 654), Jordi Savall poursuit la production de livres‑disques thématiques inaugurée en 2005, avec l'album autour de Don Quichotte. Les sujets sont toujours l'occasion d'une réflexion militante sur les rapports entre les peuples. Après les emblématiques « Jérusalem » (2008) et, « Guerre et paix » (2015), voici une histoire des traites négrières perpétrées par les Occidentaux de 1444 (premier rapt massif d'esclaves en Guinée) à 1888 (abolition de l'esclavage au Brésil). Deux fondements président à l'élaboration du programme. D'une part, l'existence de manuscrits préservés en Amérique latine, où sont consignées des pièces faisant référence aux communautés d'esclaves (cf. notre Interview). D'autre part, les liens avérés entre certaines traditions musicales africaines et des langages encore vivants aujourd'hui sur le sol américain.
Ce concert à
l'abbaye de Fontfroide (Narbonne) le 17 juillet 2015, publié sous la forme de
deux SACD et d'un DVD, alterne lecture de textes d'époque (témoignages directs,
Code Noir ... ) et chants traditionnels du Mali, du Brésil, du Mexique ou de
Colombie, entremêlés de villancicos notés en manuscrit. L’empreinte
historique peut paraître ténue, et la fusion des instruments anciens avec les
musiques extra‑européennes produit des sonorités un peu lisses, qui
parfois diluent le phrasé des premiers et l'énergie des secondes. Mais la
ferveur qui anime cette commémoration est assurément puissante, et l'on ne peut
rester insensible à la voix profonde et percussive du griot Kassé Mady Diabaté,
ni au timbre caressant de la Brésilienne Maria Juliana Linhares.
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