Outil de traduction (Très approximatif)
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Analyste:
Philippe Ramin
On
retrouve dans le clavecin de Giulia Nuti les qualités qui avaient distingué en
2014 son album dévolu aux compositeurs français de la fin du XVIlle siècle («Les
Sauvaqes», DHM, Diapason découverte, cf. no 628) : une belle clarté
du discours et une fluidité dans les pages les plus denses (premier mouvement de
la Mi majeur). Malgré cela, le double album reste en retrait des
propositions récentes (Shayegh/Halubek, Russell/ Butt, Manson/Koopman) dans les
six sonates pour clavecin. La jeune équipe tente de faire table rase de
certaines habitudes pour recouvrer un naturel dans le phrasé et l'évidence des
tempos, contrat inégalement rempli. Le résultat ressemble davantage à un beau
concert avec d'inévitables baisses de régime qu'à un projet discographique
cohérent. On regrette aussi que le clavecin, placé un peu trop en arrière‑plan,
laisse le violon dans une lumière crue, comme déconnecté du contexte harmonique
et rythmique.
Dans ces
conditions, les problèmes d'intonation et de conduite passés à la loupe dans les
sonates aux tonalités délicates (do mineur, mi majeur, fa mineur)
révèlent une artiste sensible mais fragile. De très beaux moments (Adagio ma
non tanto, de la Mi, Largo de la Sol) font regretter une
prudence certaine qui banalise les mouvements lents de la Do mineur et le
Vivace de la Fa mineur. Un duo attachant dans un projet à
demi abouti.
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