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Naïve |
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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Jérémie Bigorie Le dernier récital d’Ann Hallenberg (Arias for Marietta Marcolini) nous la donnait à entendre dans le bel canto de Rossini et Donizetti. Retour à ses premières amours avec ce Haendel « caché » et son lot de raretés : neuf arias sur les douze sélectionnées sont inédites au disque. Que le compositeur ait été contraint de réécrire des morceaux à la demande — souvent dans un délai bref— en vue d’adapter un opéra existant à une nouvelle distribution, ou bien pour flatter l’orgueil d’une prima donna, n’a pas empêché la muse de souffler à son oreille. L’auditeur vaque d’un égal bonheur aux pures découvertes, airs de substitutions et autres aria aggiunte de toute beauté. Les rabat-joie qui pensaient pointer des fonds de tiroir en resteront pour leurs frais, non sans reconnaître la faculté propre à Haendel de singer les styles : les trois morceaux complémentaires écrits pour une représentation londonienne de Rinaldo et Amadigi d’Alessandro Scarlatti sonnent comme de purs produits de l’école napolitaine. Aucune surprise en revanche côté interprétation, pour le meilleur (Hallenberg) comme pour le pire (Curtis). Le mezzo moiré de la chanteuse suédoise enchante dans ces petits bijoux enfin exposés au grand jour, apportant sensualité aux pirouettes vocales (sans jamais tomber dans le maniérisme), diction persuasive et « langoureux vertige » dans les lamentos (le « Sa perché pena il cor » de Teseo), son terrain d’élection, sens inné du phrasé dans les intervalles disjoints (l’air tiré d’Ottone). Et quelle beauté du timbre ! Hélas, Il Complesso Barocco accompagne la plupart du temps sans fantaisie, plombé par un continuo ferraillant. Il faudra encore faire avec. | |
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