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Classica # 190 (03/2017)
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Analyste:  Philippe Venturini

Jean Rondeau semble manifestement décidé à entretenir son image de mauvais garçon de la musique baroque. Après le chiffonné savamment étudié, il arbore désormais une allure d'homme des bois (voir la couverture du disque). On l'oublierait bien vite si cette pose n'affectait pas aussi son jeu, sa pensée (lire le texte de présentation, déconcertant) et, vraisemblablement, sa conception du son. On n'image pas l'artiste étranger à la nature de l'enregistrement, unique point de contact avec l'auditeur. Malgré la contribution d'Aline Blondiau, qui officiait au Théâtre Auditorium de Poitiers et dont on connaît le talent, on reste perplexe face à cette perspective écrasée, à ce spectre écourté, à cette matière brute où la lumière peine à filtrer.

Est-ce pour dynamiser le message musical et lui donner un air dans le vent ? Mystère. On le regrette car l'artiste, on le sait bien, ne manque pas de talent et qu'il a su s'entourer de musiciens de haut niveau tels la violoniste Sophie Gent ou le contrebassiste Thomas de Pierrefeu. Ce style rock'n roll, avouons-le, sied aux concertos des fils Johann Christian (attribué à) et Carl Philip (Wq. 23), riches en contrastes et admirablement soutenus par l'ensemble instrumental. On reste moins convaincu, malgré la tenue du geste, par l'ornementation du mouvement lent du Concerto BWV 1056 et la conduite un peu rectiligne du Concerto BWV 1052 de Johann Sebastian.

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