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Classica # 190 (03/2017)
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DG 4795534



Code-barres / Barcode : 0028947955344(ID601)

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Analyste:  Philippe Venturini

BACH DE COEUR ET D'ESPRIT

LE PIANISTE RAFAL BLECHACZ RÉUSSIT À ALLIER INTENSITÉ EXPRESSIVE ET VIRTUOSITÉ TECHNIQUE, RÉCONCILIANT AINSI DEUX CONCEPTIONS D'INTERPRÉTATION.

On peut grossièrement diviser l'interprétation de Bach en deux camps adverses. Celui de la clarté polyphonique, de la lisibilité contrapuntique et de l'énergie rythmique se regroupe sous la bannière de Glenn Gould. Celui du lyrisme, de la couleur et de la souplesse mélodique choisit Murray Perahia pour ambassadeur. L'intelligence souveraine et l'éloquence digitale avec laquelle Rafal Blechacz appréhende cette musique devraient les réconcilier durablement. Son Concerto italien parvient en effet à redéployer dans l'espace ce que Bach a concentré dans sa partition.

Dès le premier mouvement, celui-ci exploite avec autant d'efficacité que de goût les capacités dynamiques du piano pour faire entendre les oppositions entre un soliste (un instrument plutôt mélodique aux trilles d'une insigne élégance) et un ensemble instrumental à la vaste palette chromatique. De même, dans l'Andante, le dialogue entre la cantilène, qui semble improvisée par la main droite, et la basse en croches régulières de la main gauche atteint une rare intensité expressive. Le pianiste polonais peut alors prétendre disputer la suprématie d'Alfred Brendel (Philips, 1976).

Cette capacité à éclairer les lignes de l'intérieur, sans perdre la ligne directrice, trouve son parfait accomplissement dans les quatre Duettos, originellement pensés pour l'orgue, dans le cadre du ClavierÜbung III. La sûreté grâce à laquelle Rafal Blechacz avance sans peine dans le labyrinthe chromatique et les escaliers glissants en triples croches du BWV 802 ou le ton badin et le pied léger avec lesquels il s'engage sur le BWV 804 devraient faire école.

Dans les Partitas, le soliste trouve également le ton juste, évitant toujours de prendre la pose (les sarabandes), laissant les courantes caracoler, les menuets sourire comme le Scherzo et emportant les gigues dans le tourbillon d'un mouvement perpétuel. Bach n'a pas à hésiter : il a trouvé son camp.
 


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