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Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Jean‑Luc Macia On ne cherchera pas, dans ces Lamentations pour la semaine sainte, le Jan Dismas Zelenka décoiffant des grandes pages sacrées et des capriccios instrumentaux. Ce premier cycle de 1722 (des répons et un autre cycle suivront) nous montre sa plume la plus subtile trempée dans une encre italienne. La vieille tradition des déclamations mélismatiques sur les lettres hébraïques, au début de chacune des lectures, est respectée: mais le reste emprunte largement à l'opéra (grande aria dramatique alla Handel avec récitatifs, passages arioso, envolée virtuose pour le « Jerusalem, Jerusalem, conventere » final).
Zelenka n'a pas prévu de soprano (il n'y en avait peut‑être pas cette année‑là à la cour de Dresde), répartissant ses leçons entre un alto, un ténor et une basse. L'orchestre à cordes s'adjoint deux hautbois le mercredi et le jeudi, tandis que le vendredi a droit à des flûtes, un basson et même un chalumeau. Bizarrement, le compositeur n'a mis en musique que les deux premières lectures de chaque journée ; les interprètes de ce disque ont choisi de donner la troisième en grégorien, ce que n'avait pas fait par exemple René Jacobs dans son enregistrement paru chez DHM en 1982, par lequel de nombreux mélomanes découvraient ces partitions admirables.
L’équipe praguoise se
distingue par l'aisance de la direction dans les contrastes rythmiques
fréquents (du pur Zelenka), par un orchestre qui n'oublie jamais de respirer
avec les chanteurs, par la splendide palette et des équilibres bien dosés.
Damien Guillon nous touche à nouveau par sa voix agile et pure, sa
déclamation
subtile (écoutez ses vocalises
voluptueuses plage 8). Un ténor et une basse à la hauteur nous auraient
assuré une version de référence. Hélas, leurs timbres agréables mais
passepartout, leurs tessitures pas assez étendues et leur réserve
expressive, ne donnent pas le change dans une écriture si riche. Le
discophile gagnera à goûter ces formidables Lamentations en pièces
détachées :
celles pour alto dans le nouveau
disque, celles pour ténor par le jeune John Mark Ainsley (King, Hyperion),
et celles pour basse par Max Van Egmond (Shaw, Globe).
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