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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Philippe Ramin On loue
volontiers la production florissante de Telemann, l'originale variété de
son instrumentation, mais plus rarement l'expressivité de sa musique. C'est
pourtant bien sur ce terrain que La Rêveuse marque le point, discrètement
mais avec persuasion, Deux quatuors écrits à huit ans d'intervalle ‑
les derniers scellaient la réputation de Telemann à Paris sous les doigts
des plus brillants artistes du Concert Spirituel ‑ encadrent le programme.
Entre ces deux oeuvres, un florilège de sonates et un trio tiré des
Essercizi où le compositeur fait parler un clavecin volubile. Pour avoir accès à la profondeur de cette musique, La Rêveuse en affine la dimension chambriste. Ici on ajuste le coloris d'ensemble, on phrase avec une belle conscience des densités, on saisit les éléments du style classique que Telemann effleure au détour d'un motif. Ce Telemann‑là est bien ancré dans son siècle mais capable d'éclairs visionnaires. La chaconne est à cet égard un bel indicateur du fossé qui sépare l'ensemble d'autres jeunes formations, le phrasé des croches parallèles fait saisir en un clin d'oeil ce qui différencie un mode de jeu baroque « standard » et une rhétorique véritablement expressive. L’accentuation souple libère l'originalité du discours et permet l'épanouissement des prestations individuelles, parmi lesquelles on appréciera la réalisation raffinée de Carsten Lohff au clavecin et la liberté inventive des violes. Cette rafraîchissante réussite dévoile la véritable grandeur et la fantaisie de Telemann.
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