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Diapason # 654 (02/2017)
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DG Archiv 4796206



Code-barres / Barcode : 0028947962069

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Analyste: Ivan A. Alexandre


Sans nier une « passion profonde et durable pour la musique française », Reinhard Goebel prend ses distances. Au jeune baroqueux allemand des années 1970, Marin Marais et François Couperin semblaient « une nouveauté désarmante ». Cette « légèreté ». Cette « discrétion». Amis de la profondeur et de la métaphysique, circulez ! Ne cherchez pas les abîmes de Charpentier ni « l'influence de1a France sur l’Allemagne, aujourd’hui surestimée de façon si grotesque ». Notre art « est rarement d’une tristesse infinie ou d’une joie irrépressible » comme peut l’être son cousin germanique. Et nul ne doute que l'ensemble Musica Antiqua Köln (1973‑ 2007) restera in saecula saeculorum lié à Biber, à Telemann, à Heinichen, à la famille Bach, plutôt qu'à Delalande ou Ramau dont il n’a d’ailleurs jamais enregistré une croche.

Voilà ce que pense le chef violoniste aujourd’hui, et ce qu’il écrit dans la notice au présent coffret. Le pensait‑il lorsque, avant même la fondation des Arts Florissants, il gravait cette fantastique Sonnerie de Marais, cette Sultane si enveloppante de Couperin  ou ces cantates éruptives de Clérambault (Médée, Orphée) avec Rachel Yakar ? On peut en douter. À cette époque, deux écoles se disputaient l’empire Bourbon: à l’Est la sensualité de Jordi Savall, au Nord la danse de Gustav Leonhardt et des frères Kuijken, Archet au poing, cordier au menton, Goebel en ouvrait une troisième, tout éclat sonore, audace formelle et mouvement. Plus tard, à l'époque du film Le roi danse (1999) et du testament Charpentier (2003), la splendeur altière tournera quelquefois à l'ardeur guerrière dirigée, on le devine, contre les notes inégales et les grâces ineffables des Arts Flo. Mais en 1978 (Le Parnasse français qui donne son titre au coffret, ou le somptueux disque Leclair enfin intégral), quelle maîtrise! Quelle vie dans la noblesse! En 1981, quel feu dans une Conversation galante à six têtes (elle aussi complète pour la première fois au format numérique). L’année suivante, quelle découverte que le concerto de Pierre‑Gabriel Buffardin, flûtiste provençal exilé à Dresde pour excès d’italianisme ! En 1983, quelle science et quelle chair tout à la fois aux Nations de Couperin ! Sur dix CD, Archiv nous rend la totalité d'un legs français (Requiem de Gilles codirigé par Philippe Herreweghe et bande originale du film de Gérard Corbiau compris) dont n'existe aucun équivalent, alors ni depuis. Prises de son magnifiques de surcroît. Rien de daté; tout ici, maintenant, debout, Conquête majeure d'un grand guerrier.

 


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