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Diapason # 621 (02/2014)
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Accent
 ACC24260



Code-barres / Barcode : 4015023242609

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Appréciation d'ensemble:

Analyste:  Philippe Ramin
 

Antonio Bertali, né à Vérone, n’a pas vingt ans quand il arrive à la cour de Vienne, en 1624. Il y jouira d’une position confortable au service de trois empereurs mélomanes, Ferdinand II, Ferdinand III et Leopold Ier La majeure partie de sa très vaste production, partagée entre opéras, oratorios et musiques d’église en tous genres, est perdue, mais les sonates qui nous sont parvenues témoignent de son métier comme de son imagination.
William Dongois, virtuose du (des) cornet(s) et fondateur du Concert Brisé, a résumé dans son programme la variété formelle des sonates de Bertali. Il y glisse, avec une liberté totalement légitime, plusieurs combinaisons instrumentales possibles à cette époque où la sonate venue d’Italie fait florès outre-monts : il évite l’habituel trio avec deux violons et joue plutôt des couleurs panachées du dialogue opulent a quattro (violon, cornet, sacqueboute et dulciane) ou d’un tête-à-tête du violon et du cornet (ou du cornetino). La page la plus célèbre de Bertali est aussi la plus envoûtante : une chaconne pour violon et continuo d’autant plus longue qu’elle est prolongée ici par une coda inédite, issue du manuscrit « Wolfenbüttel ». Anne Schumann illumine la partition de sa virtuosité pleine de finesse, et pose une alternative convaincante à l’intensité mesurée de Gatti (Glossa) et à l’incandescence de Petra Müllejans (Carus).
On ne peut séparer la qualité exceptionnelle des interventions solistes, remarquablement incarnées et mobiles, et le riche continuo d’Hadrien Jourdan, Carsten Lohff et Matthias Spaeter. Au fil des différentes sections, les contrastes de tempos (ou. . . de surface) sont toujours modérés, tandis que la variété expressive naît d’un travail profond, d’une rare délicatesse, sur la dynamique et l’intonation collective (donc la résonance). On goûtera sans se lasser les sonates à quatre où les musiciens redoublent d’adresse pour ajuster au mieux leurs modes de jeu respectifs, c’est du grand art. Cette musique a trouvé ici une nouvelle respiration et une séduction redoublée par une prise de son exceptionnelle.

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