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Diapason # 653 (01/2017)
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Arcana 
A398



Code-barres / Barcode : 3760195733981

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Denis Morrier

 

Depuis 2011, chaque publication d'Odhecaton est une surprise. Après avoir révolutionné l'interprétation de la musique religieuse montéverdienne (Missa ln illo tempore, Diapason d'or) et revisité les mystères gésualdiens (Sacrae cantiones, autre Diapason d'or), Paolo Da Col se tourne vers de nouveaux répertoires liturgiques, plus tardifs et moins courus. Le programme réunit quatre chefs-d'oeuvre, dont la Missa defunctorum copiée en 1717, une vaste fresque polyphonique en stile antico, composée pour un choeur à quatre voix (avec de rares et sobres épisodes solistes), soutenu par la basse continue. L’interprétation rompt une fois encore avec les habitudes: un choeur exclusivement masculin présente une texture très particulière, jamais lissée, « en chiaruscuro ». Le diapason est abaissé de telle sorte que deux pupitres de contre‑ténors (trois sur la partie de soprano, et trois pour l'alto) s'opposent à des basses abyssales. A cette matière monumentale, à rebours des idées reçues sur l'« allègement » en musique ancienne, répond la direction grave et sereine de Paolo Da Col. C'est à la fois imposant et intérieur.

 J'ai été moins convaincu par l'archaïsme trop revendiqué du Miserere a 9. En effet, cette pièce reprend le dispositif magnifié par Allegri : un « faux bourdon », alterné entre le grand choeur et un quatuor de solistes, entrecoupé de versets psalmodiés. Toutefois, sans l'introduction d'aucun passaggio virtuose ou d'aigu stratosphérique, cette pièce devient aussi peu intéressante que le manuscrit original d'Allegri, dépouillé des fameux ornements ajoutés par les castrats de la Sixtine.

Deux autres motets renouent avec une vision plus « conventionnelle » de Scarlatti. Le Salve Regina se détourne du stile antico en introduisant deux parties concertantes de violons qui viennent illuminer les quatre chanteurs solistes (Carmignani s'y distingue par des aigus de soprano cristallin). Enfin, le Magnificat (déjà gravé par Alessandrini en 2000 pour Naïve) revient au contrepoint fleuri mêlé de goût théâtral qui singularise le style ecclésiastique du siècle des Lumières. Ici, des sopranos féminines sont indispensables (en particulier dans le volubile Quia fecit), tant pour des questions de tessiture que de virtuosité. L'image sonore de ce motet marial s'avère donc beaucoup moins innovante que celle du Requiem, mais son interprétation festive et contrastée nous comble.

 


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