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Diapason # 642 (01/2016)
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Alpha
ALPHA711



Code-barres / Barcode : 3760014197116

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Jean‑François Lattarico

L’idylle entre Hervé Niquet et Boismortier dure depuis près de trente ans, ce dont témoigne la jubilation et l'amour du chef pour cette musique, qu'il défend comme nul autre. Il faut aussi saluer un travail remarquable d'écriture et de dramaturgie qui colle merveilleusement à l'univers décalé de ce ballet‑comique sur un livret de Favart. La captation très soignée de Louise Narboni, à l'Opéra de Versailles, souligne un modèle de direction d'acteurs. Le chef lui‑même participe au spectacle, grimé en Quichotte, une lance à la main. Les deux metteurs en scène sont aussi de la fête : Gilles Benizio en Duc et maître d'oeuvre de l'intrigue,son épouse Corinne en fausse diva espagnole. Le rire confine ici à la farce ; l'exagération devient unité de mesure, le décalage, prisme exclusif. On s'esclaffe aux onomatopées simplistes des monstres clé la forêt, à l'apparition d'un cheval de bois à bascule géant, aux approximations de Merlin, ou encore à l'intermède hilarant de la cucaracha.

 

Autant de moments qui comblent avec science et justesse les lacunes du livret, et illustrent un des préceptes proclamés par Sancho : « Le plaisir est le bon système ». Du plaisir, on reçoit sans compter, tous faisant preuve d'un formidable engagement, des « murmures de la forêt » de l'acte 1 au défilé japonisant qui précède la superbe chaconne finale.

 Mais si le travail d'acteurs doit être loué, la qualité du chant laisse parfois à désirer. Le Quichotte de François‑Nicolas Geslot semble fatigué ; le Sancho solidement charpenté de Marc Labonnette est lui aussi souvent fâché avec la justesse ; la formidable présence scénique de Chantal Santon Jeffery ne peut faire oublier une voix étriquée. Le Merlin de Virgile Ancely, en revanche, est inénarrable. En phase avec la lecture de Shirley et Dino, la palme revient à l'orchestre et à une direction dynamique, enlevée et roborative. Hervé Niquet n'a pas son pareil pour transmettre l'amour infini qu'il voue à ce Poulenc des Lumières.

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