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Analyste: Roger-Claude
Travers
D'Argippo, opéra
composé en 1730 pour Vienne par Vivaldi et repris sous sa direction un peu
modifié à Prague, ne nous étaient parvenus que les livrets et un recueil d'airs
conservé à Ratisbonne. À partir de ceux-ci Ondrej Macek reconstitua en 2008 la
version « praguoise », documentée par un live (Dynamic) dont le modeste
plateau tchèque est hélas oubliable.
En 2011, un Argippo en partition complète était découvert à Darmstadt.
C'est à ce pasticcio copié pour l'imprésario Peruzzi, qui le fit
représenter dans plusieurs théâtre d'Europe centrale, que Fablo Biondi rend ici
la vie. Une dizaine d'airs sont de Vivaldi, une douzaine empruntés à des
compositeurs à la mode en 1732. Cet « opéra improbable, assemblé de bric et de
broc », comme l'écrit Strohm dans la notice, n'en est pas moins typique du style
vivaldien tardif. L’orchestre se réduit aux cordes et au continuo. Les
récitatifs, réalisés par une main anonyme, conduisent efficacement d'un air à
l'autre.
Un savoureux quiproquo sert de trame aux trois actes. Tisifaro, le Grand Moghol,
reçoit à sa cour Argippo, roi de Cingone, et Osira, son épouse. Zanaida, fille
de Tisifaro pense avoir été jadis séduite et abusée par Argippo. Méprise idéale
pour justifier des airs de désespoir et de fureur ! Le coupable est en fait
Silvero, le conseiller du Moghol, qui, avouant sa faute, épousera sa princesse
aimée.
La Zanaida de Delphine Galou a du caractère, balançant entre colère et pitié
dans « Che gran pena » (Hasse), vocalisant à merveille dans le pathétique
« Io son rea », et son « Se lento ancora il fulmine » rivalise
avec ceux de Romina Basso et Ceciiia Bartoli. D'une tendresse épanouie dans «
Bell'idolo amato » (Porpora), rayonnante dans « Qual disarmata nave
», d'un dolorisme apaisé dans « Vado a morir per te » (Flore), l’Osira de
Marie Lys séduit. Emöke Barath est un Argippo à l'acier trempé, agile dans la
véhémence de « Da più venti combattuta », tandis que la basse onctueuse
de Luigi De Donato donne au désespoir de Tisifaro (« Dov’è la morte »,
emprunté à Pescetti) une admirable subtilité. Le Silvero de Marianna Pizzolato
reste en deçà de ce plateau de rêve, couvé par un Biondi à l'affût, tout à tour
caressant, délicat, dynamique et toujours élégant. Une belle réussite de l'Edition
Vivaldi.
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