La voix de Soeur Marie
Keyrouz est incomparable. Et pourtant son chant n’est jamais ostentatoire ou
spectaculaire : elle sait du besoin de transparence à des choses plus
hautes, 1’une des principales exigences pour quelqu’un engagé dans
l’interprétation du chant oriental. Ce disque est fascinant car il présente
la juxtaposition et les relations ente les répertoires grecs et arabes. Le
style vocal n’est pas grec, mais clairement plus oriental (Soeur Marie est
libanaise, et elle a étudié à Beyrouth, Kaslik et Athènes) ; la langue
grecque joue cependant un rôle important dans cette collection, tout comme
la musique grecque, comme nous pouvons l’entendre par exemple dans la
version « arabisée » de I’Idou o nymphios erkhete du
Lundi saint ou les merveilleux extraits des Lamentations du Vendredi saint
(plages 9- 11). Deux autres morceaux brillants de cette ample collection :
la chanson de Marie Madeleine (Ya rabbi, plage 5) et la quatorzième
antiphonie du Vendredi saint, chantées avec une intensité retenue par Soeur
Marie. Un disque inoubliable, et une acquisition indispensable pour ceux qui
veulent entendre de la musique sacrée authentique et sentir sa continuité à
travers les âges. |
The
voice of Sister Marie Keyrouz is incomparable. And yet her singing is never
ostentatious or attention-seeking: she is aware of the need for transparency
to higher things, one of the fundamental requisites for anyone engaged in
the performance of Eastern chant. This disc is fascinating for its
presentation of the juxtaposition and inter-relationship between the Greek
and Arabic repertoires. The vocal style is not Greek but from decidedly
further East (Sister Marie is Lebanese, and studied in Beirut, Kaslik and
Athens) but the Greek language plays a significant part in this collection,
as does Greek music, as one may hear, for example in the “arabicised”
version of Idou o nymphios erkhete for Holy Monday (track 1) or the
wonderful excerpts from the Lamentations of Holy Friday (tracks 9-1 1). Two
other particular highlights from this deeply moving collection are the song
of Mary Magdalen (Ya rabbi, track 5), and the fourteenth antiphon
from Holy Friday, both sung with searing intensity by Sister Marie.
Unforgettable, and an essential purchase for anyone concerned to hear
genuinely sacred music and to experience its continuity through the ages.
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