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Appréciation d'ensemble:
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Analyste:
Marc Desmet Lorsque Petrucci fait éditer en 1501 le premier recueil de musique imprimée, sorti de ses ateliers vénitiens, il sait qu'aucune erreur n'est possible dans le choix du répertoire offert aux acheteurs potentiels. Or, que propose‑t‑il sous ce titre énigmatique d'Hécatombe de chansons polyphoniques? Aucune réponse claire et complète à cette question n'a encore été donnée. Non que les pièces proposées, souvent bâties sur des thèmes de chansons en vogue, ne se laissent pas facilement reconnaître, mais les contrepoints qui les entourent, sans paroles, contredisent par leur virtuosité la simplicité des modèles.
Le projet de Fretwork s'inscrit dans une démarche assez similaire à celle de l'ensemble Les Flamboyants (dont un disque consacré au recueil est paru l'an dernier chez RaumKIang), mais le résultat diffère du tout au tout, avec seulement sept pièces communes (sur trente‑deux). Le son vise également à l'homogénéité du consort de violes là où Les Flamboyants recouraient au consort brisé, et parfois à l'adjonction, d'une voix. L'esthétique sonore est enfin à l'opposé des rêveuses demi-teintes proposées par Les Flamboyants. Le grain incisif des timbres, l'accentuation des lignes horizontales, la concentration et l'intériorité contribuent à nimber ces mouvements d'une gravité, d'une majesté qui semble anticiper à 250 ans de distance le quatuor à cordes classique. Ajoutons que l’édition est superbe : papier choisi, illustrations raffinées et texte de présentation magnifiquement écrit, permettent de découvrir cet univers musical à la fois décoratif et savant.
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