Reviewer :
Jerome F. Weber
This is a homogeneous group of
pieces, most of them Latin conductus for the Blessed Virgin from the
Notre‑Dame repertoire. Some arce monophonic, sung in unison by the group,
while others are in two‑or-three‑part poly-phony, sung with one voice to a
part. Mingled among these pieces are four French trouvère songs in
honor of the Blessed Virgin, with one song allotted to each member of the
group. Also, in the middle of the program, we hear Beata viscera, the
only monophonic conductus attributed to Perotinus in the manuscript
of Anonymous IV, though only three of the seven verses are sung here.
The texts
of the conductus are poetic, filled with scriptural imagery. The
trouvère songs in French are also poetic, but the imagery of love for
the Blessed Virgin is more akin to the secular love songs of the
trouvères. The songs are contrafacta, or new texts written to
replace the original secular texts. The melodies as they are sung by these
accomplished interpreters float in the air with incredible lightness and
sweetness. Of the conductus, Verbum bonum et suave, which came
to the Notre‑Dame repertoire from. an earlier source, is only one of several
familiar pieces. All the chansons are found in the Clairambault manuscript.
As in every recording by Anonymous 4 (this is the twelfth), music of the
Middle Ages comes to life for the listener. No one does it better, and few
other ensembles do it as well.
|
Analyste :
Jerome F. Weber
Voici un ensemble homogène de pièces, pour la plupart des conduits en latin
pour la Vierge Marie issus du répertoire de l'école de Notre‑Dame. Certaines
pièces sont monophoniques, chantées à l'unisson par le groupe, alors que
d'autres sont des polyphonies à deux ou trois voix, chaque partie étant
interprétée par un chanteur. Imbriquées dans ces pièces, se trouvent quatre
chansons de trouvères, en français, dédiées à la Vierge Marie. Chacune est
allouée à un membre du groupe. De plus, en milieu de programme, on peut
entendre Beata viscera, le seul conduit monophonique attribué à
Pérotin dans le manuscrit d'Anonyme IV, bien que seules trois strophes sur
sept soient chantées ici.
Les textes des
conduits sont poétiques et riches en imagerie biblique. Les chants des
trouvères en français sont également poétiques, mais leur imagerie de
l'amour envers la Vierge Marie s'apparente plutôt à celle des chansons
d'amour profanes des trouvères. Les chants sont des contrafacta,
c'est‑à‑dire de nouveaux textes rédigés en remplacement des textes profanes
originaux. Les mélodies telles qu'elles sont chantées par ces interprètes
accomplis flottent dans l'air avec une incroyable douceur et légèreté. Le
conduit Verbum bonum et suave, qui arriva dans le répertoire de
Notre‑Dame à partir d'une source antérieure, n'est qu'une parmi plusieurs
pièces bien connues. Toutes les chansons se trouvent en effet dans le
manuscrit de Clairambault. Comme dans tous les enregis-trements d’Anonymous
4 (celui‑ci est le douzième), la musique du Moyen‑Âge se fait ici vivante
pour l'auditeur. Aucun autre ensemble ne fait mieux, et peu font aussi bien.
|