Reviewer: Ivan Moody
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Petrucci’s Harmonice Musices Odhecaton, which appeared in 1501, was
an epoch-making, and, at the same time, an epoch-summarizing publication. It
was, and still is, a triumph of the printer’s art, innovative technically
but decidedly backward-looking in terms of repertoire. So there is an
autumnal harvest of songs, motets and dances, almost all from the Franco-Netherlandish
tradition, almost all without texts. Perfect repertoire for Fretwork,
naturally.
One of
Fretwork’s characteristics is their rhythmic precision and sense of what one
might describe as swing. Listen, for example, to the way Isaac’s La Morra
and Tartara, or Obrecht’s Tsat een mes Izin begin building up
almost immediately into punchy contrapuntal dances that sweep one
irresistibly along. A vital contributing factor here is the superb balance
between the instruments, in particular the clear presence of the bass
instruments, allowing the counterpoint to flow as it should. The third piece
in this little Isaac subset is the lovely, reflective J’ay pris amours,
which shows Fretwork positively tugging at the heartstrings. As well as
concluding the Isaac trio, it is paired with Obrecht’s far more substantial
setting of the same tune. This is the longest piece on the disc, and must be
counted one more major achievement by this still-neglected composer. Grouped
settings recur, fascinatingly, throughout the disc, so we have doubled
settings not only of J’ay pris amours, but also of Tandernaken
(Lapicida and Agricola) and Fortuna desperata (Pinarol and
anonymous), three of Fors seulement (Ghiselin, Agricola - or, more
probably Brumel - and Obrecht), and four of De tous biens playne (Hayne
van Ghizeghem, Van Stappen, Agricola and Josquin). A gem of a disc.
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Analyste : Ivan Moody
• Harmonice Musices
Odhecaton, imprimé par Petrucci en 1501, est une oeuvre qui fit date et,
en même temps, une publication qui résume toute une époque. Elle fut, et
reste un triomphe de l’art de l’imprimerie, innovatrice du point de vue
technique mais tout à fait rétrograde en ce qui concerne le répertoire. Il y
a donc toute une récolte automnale de chansons, de motets et de danses,
presque tous de tradition franco-flamande, et presque tous sans texte. Le
répertoire parfait pour Fretwork, naturellement.
L’une des caractéristiques
de Fretwork est leur précision rythmique et leur sens de ce qu’on pourrait
décrire comme le swing. Ecoutez, par exemple, la façon dont La Morra
et Tartara d’Isaac, ou Tsat een meskin d’Obrecht commencent à
se développer pour devenir presque immédiatement de dynamiques danses
contrapuntiques qui nous entraînent de façon irrésistible. Un élément qui
joue ici un rôle fondamental est l’équilibre parfait entre les instruments,
en particulier la présence claire des basses qui permet au contrepoint de se
dérouler correctement. La troisième pièce de la partie consacrée à Isaac est
Jay pris amours, une oeuvre charmante et réflexive, qui nous montre
Fretwork touchant littéralement les cordes les plus sensibles. Elle clot le
trio des pièces d’Isaac, et en même temps elle fait pendant à la version d’Obrecht
de ce même air, beaucoup plus substantielle. C’est la plus longue des pièces
de ce disque, et elle doit figurer parmi les plus grandes réussites de ce
compositeur encore méconnu. On retrouve de façon très intéressante tout au
long du disque des versions regroupées: ainsi, nous avons deux versions de
J’ay pris amours, mais aussi de Tandernaken (Lapicida et
Agricola) et de Fortuna des perata (Pinarol et anonyme), trois de
Fors seulement (Ghiselin, Agricola, ou plus probablement Brumel, et
Obrecht), et quatre de De tous biens playne (Hayne van Ghizeghem, Van
Stappen, Agricola et Josquin). Ce disque est une petite merveille.
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