Analyste:
Diego Fischerman
Ici aussi la voix de Torres est remarquable par sa chaleur. Accompagné
d'interprètes d'un haut niveau et sous une direction scrupuleuse, qui
accentue les traits presque intimistes, proches du monde du madrigal malgré
le contenu religieux, il donne ici une nouvelle preuve de son empathie
naturelle avec le monde de Monteverdi. Son interprétation est exemplaire
aussi bien dans les passages solistes qu'avec les autres chanteurs. Parmi
plusieurs versions d'un haut niveau (celle de Picket est peut‑être la plus
claire, du point de vue de la rhétorique), celle de Jacobs parvient à
trouver un équilibre entre la somptuosité et la modestie. Ou plutôt, à
obtenir un caractère spectaculaire proche du début du XVIle siècle, où̀ le
simple fait de rassembler un grand nombre de chanteurs et d'instrumentistes
représentait une occasion spéciale.
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