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Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Jean-Luc Macia Un disque idéal (et généreusement garni) pour prendre la mesure de l'art orchestral de Telemann dans une interprétation de toute beauté. A preuve, la seule oeuvre déjà enregistrée, l'Alster Ouvertüre avec son turbulent quatuor de cors : la lecture de l'orchestre berlinois surclasse par sa verdeur sonore, sa vigueur rythmique, son sens de l'image (le pittoresque carillon hambourgeois, les irrésistibles coassements des grenouilles) les quatre versions précédentes, à savoir Kehr (Turnabout), Haenchen (Berlin Classic), Pickett (Decca) et même Standage (Chandos), le meilleur jusqu'ici. Les autres pages, toutes des premières discographiques, nous font aller de surprises en découvertes, confirmant le talent versatile et inventif de Telemann.
Passons peut‑être sur la très
haendélienne ouverture pour l'un des multiples oratorios consacrés aux fêtes
de l'Amirauté de Hambourg, en l'occurrence celles de 1723, qui donne surtout
envie de connaître l'intégralité de l'ouvrage. Mais quelle imagination
déploie le compositeur dans « La Musette », délicieuse suite pour
cordes survolant les danses des cours européennes : Napolitaine,
Polonaise, Murky (étrange et sans doute magyare), Menuet et une
Musette où les archets imitent avec bonheur la vièle à roue et qui a
donné son surnom à la partition. On retrouve quatre cors évidemment dans
« La Chasse », mais seulement accompagnés par deux hautbois et un
basson, sans continuo, au gré de quelques danses agrestes et d'un Plaisir
final plus poétique que voluptueux. Enfin, la suite dite « tragi‑comique
» alterne, après une tonitruante ouverture à la métrique torturée, trois
mouvements décrivant une maladie avec trois autres proposant, à grand
renfort de trompettes, des remèdes inattendus: au podagre est prescrit la
poste et la danse l'hippocondre a droit à la marche (« une souffrance
héroïque », précise le manuscrit !) et enfin le petit-maître (drôle de
malade ... ) se voit conseiller des furies et une « petite‑maison »,
autrement dit le bordel... Dans ces pages bigarrées et si contrastées, l'Akademie
für alte Musik Berlin déploie le faste de ses sonorités, le tranchant de ses
tempos, l'humour de son discours. Bien sûr, il ne s'agit pas là de
partitions immortelles, mais ce disque n'en paraîtra pas moins étourdissant
à tous les amateurs de musique baroque. |
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