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Analyste:
Roger-Claude Travers Somptueusement coloré, sophistiqué, finement tramé, l'Ensemble Explorations tranchait dès son premier récital avec l'esthétique de la plupart des formations sur instruments anciens. Avec un instrument par partie, les timbres irradiaient l'incandescence d'un Biondi ; la lecture rejoignait dans sa précision le subtilités analytiques d'Il Giardino Armonico, sans la liberté de distorsion des textes qu'aiment à s'accorder ces interprètes. La tentation de renouveler l'expérience était sans doute forte. Mais Vivaldi est une épreuve redoutable pour les interprètes dont la petite flamme intérieure vacille un peu. Le narcissique Adagio du RV 420, si léché, leur échappe ‑ le chant solennel est comme figé. Dans le Largo du RV 408 l'introduction de l'orgue, quasi religieuse, hésite entre un Adagio d'Albinoni et une Elevazione de Zipoli. Mais l'Esprit ne descend pas. La magie resurgit néanmoins à bien des instants, comme la continuité naturelle entre le chant superbe du soliste et les voix hautes de l'orchestre dans le premier Allegro du RV 411, comme la rythmique ferme, souple et légère du Finale du RV 407, comme la sensualité épanouie de l'orchestre dans l'Andante du RV 420, ou bien encore dans la réalisation inventive du clavecin pendant les figures stoïquement tricotées par le violoncelle pendant le premier mouvement du RV 421. L'ingrat Proteo RV 544, énergique, souple et chantant à la fois, avec sa jolie tenue d'alto dans le mouvement initial, trouve sa référence, comme le RV 561, très réussi, dans la juste opposition entre le violon soyeux de Christine Busch et les phrasés amples des violoncelles.
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