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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Roger Tellart Encensées (le mot est de circonstance, s'agissant de musiques pour moniales) dans les pays anglo-saxons, les dames virtuoses d'Anonymous IV ont souvent rencontré en France un accueil plus mitigé ‑ je crains que ce nouvel album n'accentue les divergences d'appréciation qui séparent, à leur endroit, les deux rives du Channel. Mais d'abord, qu'on s'entende bien sur les enjeux du débat. Avec ce florilège monodique et polyphonique de pièces mariales contemporaines (ou dans le sillage) de l'école Notre‑Dame de Paris au XIIIe siècle, il est question de l'enracinement dans une tradition musicale et liturgique, dont les interprètes ne maîtrisent pas toujours toutes les données. En d'autres termes, le quatuor made in U.S., dépositaire d'un art vocal accompli (dopé par une forte réverbération, guère nécessaire à notre goût), se livre à un acte de détournement flatteur pour l’ouïe, mais assez peu crédible en termes d'histoire et de musicologie. Ainsi paraît‑il avoir opté pour une seule approche prosodique et expressive quels que soient les sentiments orants, hymniques ou moralisateurs déclinés par les oeuvres ‑ celles‑ci parfois écourtées au nom d'une censure textuelle, exercée pour la première fois au disque (le conduit O Beata Viscera, attribué à Pérotin, sur un poème de Philippe le Chancelier. Anonymous IV développe le syndrome de l'extase exquise au point d'être comme anesthésié face aux mots : l'éventail d'affects semble bien pauvre, en tout cas, si on le compare à l'engagement dévot de Discantus, tellement plus concerné, dans des programmes voisins ou complémentaires, par les images d'amour de la lyrique médiévale consacrée à la Vierge. |
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