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Diapason # 471 (06/2000)
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Harmonia Mundi
HMG501698




Code-barres / Barcode : 0794881852529

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Denis Morrier

Maria Cristina Kiehr, inoubliable Maddalena dans l'oratorio éponyme d'Antonio Caldara (Harmonia Mundi), retrouve pour notre plus grand bonheur les accents plaintifs de la pécheresse repentie dans ce récital, mêlant motets, cantates de solistes pour la plupart composés pour les chapelles, oratoires et autres cénacles spirituels de la Rome baroque. On y voit confrontés les auteurs les plus fameux de ce temps et quelques petits maîtres dont les compositions méritaient de sortir de l'oubli. On peut ainsi découvrir un Gloria tout en guirlandes de vocalises d'Agneletti (publié en 1673), un lamento passionné aux aigus stratosphériques (Heu me miseram) d'Ercole Barnabei (1622‑1687), et surtout un très beau motet de Bonifatio Gratiani (1604/5‑1664), aux accents proches de Carissimi (Dominus illuminatio mea). Dans toutes ces pièces, le timbre argentin et le tempérament dramatique de la chanteuse créent un climat saisissant, en parfait accord avec le personnage incarné, même si la vocalisation et la justesse s'avèrent par moments imprécises, en particulier dans les aigus (Gratiani, Bernabei...).

 

Mais on ne peut que succomber face à la suavité de cette voix au charme puissant, en particulier dans l'ample cantate de Luigi Rossi, où une longue section récitative, plus élégiaque que tragique, entrecoupée de sanglots pathétiques (figurés par des ornements finement ciselé s'achève en une sublime apothéose. On ne peut qu'être touché par la sobriété émouvante de la plainte Al piè della gran Croce (un sonnet spirituel atypique de Frescobaldi extrait des Arie Musicali de 1630), ou encore par les beaux effets de glissé sur les chromatismes des Larmes amères de Mazzocchi. La puissance évocatrice de l'interprétation  est également redevable à l'excellence des quatre continuistes, qui apportent un soutien attentif et inspiré. Parmi les pièces instrumentales proposées en complément, soulignons l'éblouissante prestation de Jean-Marc Aymes dans une incroyable toccata chromatique de Michelangelo Rossi, dont les stupéfiantes divagations polyphoniques sont accentuées par la verdeur du tempérament mésotonique.

 

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