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Analyste: Roger Tellart L’Opus secundum de l'Archicantor a déjà connu bien des bonheurs discographiques, grâce à Hans‑Martin Schneidt (Archiv), Frieder Bernius (Sony) et Michel Laplénie (Accord‑Musidisc), notamment. Il n'empêche. Ce passé semble aujourd'hui irrémédiablement distancé, tant la nouvelle version, dirigée avec quelle ardeur amoureuse par Konrad Junghähel, rend comme une virginité à ces musiques qui transposent génialement la polychoralité vénitienne étudiée sur place, de 1609 à 1612, par le jeune Saxon auprès de Giovanni Gabrieli ‑ à des fins spécifiquement luthériennes. Il s'agit là d'une relecture radicale d'où les oeuvres sortent revivifiées, telles peut‑être ‑ rêvons un peu ‑ que le Sagittarius a pu les entendre en sa chapelle de Dresde en 1619. L'aisance est incroyable, avec laquelle le « concert » vocal et instrumental (formidables intervenants du Concerto Palatino !) réactive cette guirlande de tapisseries dévotes et vibrantes. De toute évidence, le Cantus Cölln y est dans son jardin le plus précieux, le plus intime, prompt à exalter la forme et les émotions, magnifiant tant la vision dramatique (les tumultes sublimés de Warum toben die Heiden) que l'amour humain ou divin (lst nicht Ephraim mein teurer Sohn), les sentiments et les affects culminant peut‑être dans le « Konzert » Jauchzet dem Herren, alle Welt qui monte jusqu'au vertige cosmique. Servi par une « balance » quasi idéale entre les voix agiles du choeur de solistes et le tutti fervent du Capell‑chor, voilà un nouvel album d'anthologie (après de magnifiques madrigaux de De Wert, de superbes cantates de Buxtehude... offert par un ensemble toujours supérieure-ment inspiré.
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