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Outil de traduction |
Analyste: Roger Tellart
Buxtehudiens, à vos lecteurs
laser ! Voici un album appelé à faire quelque bruit dans l'univers des
cantates du maître d'Oldesloe. Les options soistisantes de Konrad Junghänel
s'accordent en effet idéalement, me semble‑t‑il, au projet de l'organiste de
la Marienkirche inscrivant ses cycles d'Abendmusiken au cœur
du temps
liturgique de l'Avent: un temps d'attente, de réflexion et d'espérance,
juste avant que rayonne la joie christique de Noël. Un paysage mystique est
ici planté, au piétisme ardent et traversé d'affects prémonitoires de la
sensibilité spirituelle du nouveau siècle (le XVIIIe). Des sentiments
privilégiés par le travail très abouti que le chef impose, de son luth, à sa
petite troupe (et on louera l'homogénéité et la musicalité sans faille du
concert vocal, du soprano de lumière de Johanna Koslowsky à la basse
incontournable de Stephan Schreckenberger, présent dans les six cantates).
Face à l'évidence de la présente approche, les témoignages antérieurs ‑ et
aux programmes quelque peu divergents ‑ de Van Immerseel (bien formaliste
parfois) et Ton Koopman paraissent irrémédiablement surclassés; l'ultime et
non négligeable atout de Junghänel tenant dans l'incroyable plasticité d'un
instrumentarium qui associe le mouvement et la légèreté des rythmes à un
bonheur de timbres de tous les instants (la transparence de l'introduction
festive de Nun danket alle Gott), au point de rendre obsolètes ses
homologues dans les deux versions précitées. |
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