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Classica  # 23 (06/2000)
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Harmonia Mundi
HMG501700




Code-barres / Barcode : 0794881985326

 

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Stéphan Vincent-Lancrin

Appartenant tous à la première période du compositeur, les Motets isorythmiques de Guillaume Dufay peuvent être considéré comme les derniers témoignages du Moyen Âge musical, le chant du cygne d’un genre : leur polyphonie aux contraintes mathématiques strictes laissera bientôt place à une musique humaniste, guidée par la sensualité et par le sens du texte traité. Le printemps de l’isorythmie consiste à répéter constamment les proportions d’un schéma rythmique dans une ou plusieurs voix, la superposition du schéma avec ces durées de longueur différentes pouvant donner lieu à d’étonnants effets de hoquet – trouvant aujourd’hui des échos dans la musique de Steve Reich et, très différemment, de György Ligeti. Que ces Motets isorythmiques comportent plusieurs textes différents chantés simultanément témoigne d’une conception extrême de la polyphonie en même temps que de l’importance secondaire des effets illustratifs de la musique. L’Accompagnement instrumental du chant ajoute au caractère grandiose de ces œuvres imposantes. Avec des voix et des instruments (flûtes, sacqueboutes et vièle) qui ne le sont pas moins, l’Ensemble Huelgas nous remue. Très expressive, la musique de Guillaume Dufay semble directement jaillie du Ciel. Un livret intéressant (à défaut d’être toujours limpide) de Paul Van Nevel couronne cette totale réussite, dont on imagine mal qu’elle puisse laisser indifférent.

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