Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction |
Analyste: Stéphan Vincent-Lancrin
Appartenant tous à la première période du compositeur, les Motets
isorythmiques de Guillaume Dufay peuvent être considéré comme les
derniers témoignages du Moyen Âge musical, le chant du cygne d’un genre :
leur polyphonie aux contraintes mathématiques strictes laissera bientôt
place à une musique humaniste, guidée par la sensualité et par le sens du
texte traité. Le printemps de l’isorythmie consiste à répéter constamment
les proportions d’un schéma rythmique dans une ou plusieurs voix, la
superposition du schéma avec ces durées de longueur différentes pouvant
donner lieu à d’étonnants effets de hoquet – trouvant aujourd’hui des échos
dans la musique de Steve Reich et, très différemment, de György Ligeti. Que
ces Motets isorythmiques comportent plusieurs textes
différents chantés simultanément témoigne d’une conception extrême de la
polyphonie en même temps que de l’importance secondaire des effets
illustratifs de la musique. L’Accompagnement instrumental du chant ajoute au
caractère grandiose de ces œuvres imposantes. Avec des voix et des
instruments (flûtes, sacqueboutes et vièle) qui ne le sont pas moins,
l’Ensemble Huelgas nous remue. Très expressive, la musique de Guillaume
Dufay semble directement jaillie du Ciel. Un livret intéressant (à défaut
d’être toujours limpide) de Paul Van Nevel couronne cette totale réussite,
dont on imagine mal qu’elle puisse laisser indifférent. |
|
|
|
|
|
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD |