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Analyste: Stanislas Perreau Voix de fête
La soprano argentine Maria Cristina Kiehr est aujourd'hui l'une des voix incontournables du baroque, étoile majeure au sein d'une constellation pourtant foisonnante ! Les plus grands spécialistes l'on réclamée (Jordi Savall, René Jacobs ou Philippe Herreweghe, pour n'en citer que quelques‑uns), mais cette remarquable musicienne se lance aujourd'hui dans une belle carrière solo, sans pour autant abandonner son « bébé », l'ensemble La Colombina, dont elle est un des membres fondateurs. Ce nouvel enregistrement confirme de façon éclatante les affinités magiques de ce timbre angélique et subtil avec l'intense et sensuelle musique vocale italienne du début du XVIle siècle. Familière de cette esthétique, Kiehr choisit ici de brosser maints tableaux de la touchante pécheresse Marie‑Madeleine, par ailleurs très prisée des compositeurs baroques : que l'on se souvienne de sa somptueuse incarnation du même personnage dans la Maddalena a piedi di Christo d'Antonio Caldara (René Jacobs chez Harmonia Mundi) et l'on jugera de l'attachement de la soprano à cette figure tourmentée et profondément humaine, baroque au dernier degré ! Qu'il s'agisse de l'intense lamento de Rossi, du mystérieux Gloria d'Agneletti, de la subtile cantate de Ferrari ou du vertigineux motet de Bernabei, Maria Cristina Kiehr fait siennes toutes les expressions, toutes les douleurs et toutes les difficultés : du grand art ! N'oublions cependant pas de saluer l'excellent Concerto Soave, groupe de basse continue riche et colorée, qui n'hésite pas, pour notre plus grand bonheur, à s'adonner à quelques incursions soli pour le fier archiluth (Matthias Spaeter), la suave harpe (Mara Galassi) et le scintillant clavecin Jean‑Marc Aymes) : une perpétuelle fête des sens.
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