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Analyste: Adelaide de Place
À quatre-vingt-quatre ans, Rosalyn Tureck revient aux périlleuses Variations Goldberg qui l'ont accompagnée durant toute sa carrière. En cette nouvelle gravure d'une oeuvre qu'elle joua pour la première fois à l'âge de dix-huit ans à la Juilliard School et dont elle a réalisé plusieurs enregistrements …Elle voit, dit-elle, « une somme de l'expérience de toute une existence, au plan technique, musical et d'un point de vue musicologique ». Son travail intensif autour de Bach, sa connaissance et sa compréhension incontestables du langage de ce compositeur, langage qu'elle veut presque « moderne », l'ont incitée à créer une nouvelle technique pianistique pour jouer cette musique qu'elle défend avec un jeu limpide comme du cristal. On croirait presque son piano dépourvu de pédale tant est pure la sonorité et clair le dessin des phrases. On pourra regretter quelques accents heurtés ou lourds, résultat probable d'une trop grande volonté de précision (var. 5, 16 et 17 par exemple), mais ne chicanons pas, car la réalisation, toute rigoureuse qu'elle soit, n'en est pas moins très belle dans sa simplicité et son dépouillement. À recommander tout de même avant tout à ceux qui aiment un Bach austère.
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